Trois jours après ma rencontre avec ce sale vieux grigou avare putride et immonde gardin de poulets de mes *censuré* de Gildas.
Je continuais à errer sur les routes espérant trouver un indice pour ma mission.
La journée était tranquille, pas de rencontre avec un quelconque prédateur ou brigand. Bref une promenade sympathique et particulièrement ennuyeuse...
Aussi lorsque cette femme vint me trouver en pleures parce qu'un voleur lui avait dérobé sa bourse, j'étais presque d'humeur a accepté.
Mais comme toute jeune fille égoïste et passablement misanthrope qui se respecte, je lui dis gentiment d'aller voir ailleur.
Cependant elle insista tellement et surtout s'aggrippa à ma queue.
(Les humains ne peuvent comprendres a quel point cela peut être douloureux...)
Exaspérée, j'acceptais et partie en à la recherche de cet type qui indirectement, venait de pourir ma journée.
Le chemin se mit à suivre une rivière dans laquelle ondoyaient de nombreuses truites...
Me souvenant de mon cuisseau volé, je jetais de grosses dans l'eau pour assomer quelques unes de ces délicates et surtout succulentes créatures aquatiques.
En récoltant trois de cette manière, je me remis en route.
On pouvait penser que j'avais perdu du temps à pécher mais comme on dit : " Charité bien ordonnée, commence par soi-même."
C'est fou ce qu'il est simple d'avoir la conscience tranquille...
Une petite apréhension me vint à l'esprit car j'avais laisser une femme seule et sans défense...
Après tout si elle mourrait, je pouvais garder la bourse pour moi...
Toujours par charité bien sûr.
Une chose est agréable chez les bandits campagnards, ils ne pensent même pas à se dissimuler.
Du moins en apparence, car en fait, il y a toujours une bande caché dans un coin...
Comme je repaierais ma proie, je décidais de me changer.
Ma tenue de cuir révelait un peu trop que je n'étais pas une petite chose perdue...
J'optais donc pour une tunique simple que je déchirais pour lui donner l'aspect d'avoir traversé une bataille et surtout la rendre plus pratique en cas de combat.
Puis je me donnais l'air de la pauvre jeune fille perdue et larmoyante - les hommes tombent toujours dans le panneau, surtout quand vous êtes bien fichue, je n'aime me servir de mon apparence comme cela mais bon, la fin justifie les moyens - et je courus vers mon voleur, toute éssouflée et hagarde, je me jetais à son cou :
-S'il vous plait Seigneur, aidez-moi, ma famille a été attaquée apr des brigands et je suis seule pour chercher de l'aide...
je ponctuais cela par un petit gémissement parfaitement convaincant.
L'air lubrique qui passa sur le vissage de l'homme et surtout la bourse qui flattait sa hache me prouva son identité.
Comme je n'entendais pas de bruits proches, je sus avec joie que ce type travaillait seul.
Bénis soient les abrutis.
Son sourire changea quand il vit la dague qui lui entaillait la gorge, je le fixais avec mes yeux gris et dis d'une voix langoureuse :
Nous sommes tous les deux des Ombres malheuresement, je suis une Ombre pourvoyeuse de Mort. ON se revoit plus tard.
D'un geste sec, je lui tranchais la gorge. Un peu de sang éclaboussa mes cheveux et mon visage mais tant pis, j'avais l'habitude.
Je pris la bourse et les vivres du Voleur et refit le chemin inverse, n'oubliant pas de reprendre les truites que j'avais déposé avec le reste de mon havre-sac.
Après une ou deux heures de marches, je retrouvais ma cliente au prise avec un champignon géant...
Poussée par un minimun de culpabilité, je lui proposais après avoir occis la bête et lui avoir rendu sa bourse de préparer des truites au champignon...
Ce diner terminé, je repartis sur les routes non sans avoir été chaleuresement remercié...
Je pensais alors surtout que la loi de l'emmerdement maximum n'était pas juste des rumeurs....