Flanant dans les ruelles de la Croisée après un copieux petit déjeuner arrosé de bière naine, Altaïr profitait de la beauté du nouveau jour qui s'offrait à lui. Passant devant un poste de garde il surprit alors une conversation entre deux gardes. L'un d'eux, désespéré, disait rechercher de toute urgence un coursier pour porter une lettre à son amie Gwenaelle. N'ayant pas d'occupation urgente, le prètre demi-elfe offrit ses services au garde qui, sans hésitation, lui confia une lourde lettre et un plan qui le guiderait jusq'à la bourgade d'Hergual, au nord de la croisée des hasards.
Quittant la ville, son colit bien rangé dans sa besace, Altaïr se mit en route par cette journée ensoleillée. Arrivée à un croisement, il entendit un branche craquer dans le sous-bois. Tirant son sabre et sans m^me se retourner, le prètre dit: "Qui que vous soyez, sachez que si vous attaquez je riposterai, et que je n'aurai aucune pitié..."
Un rire lugubre retentit alors du sous bois. Sautant devant du demi-elfe, un Reptilien encapuchonné lui fit face : "Ssssss, petit prètre, que fais-tu seul dans la forêt sans ta maman? "Il émit ensuite un horrible ricanement, mélange de sifflement et d'un rire rauque et profond.
Imbécile, pensa le prètre. Appliquant la main sur sa lame, il la fit glisser tout le long de l'arme. Aussitôt, le sabre elfique émit une douce lumière dorée. "Dard de flammes divines", dit le prètre en souriant. Il leva alors son arme devant lui et fit face à son adversaire. De longs instants s'écoulèrent, sans que l'un des deux combattants ne bouge, mais ce fut le voleur qui fit le premier pas. Sifflant, il se rua sur Altaïr, qui d'une main leva son bouclier. S'y heurtant, le reptilien ne se rendit pas compte de la lame luminescente qui s'abbatit sur son épaule, tranchant la chair de l'épaule à l'abdomen et laissant un fil rouge et coulant sur le corps de son ennemi. Reculant d'un, le prètre put lire dans les yeux de son adversaire une crainte mêlée d'incompréhension. Altaïr secoua sa lame afin d'en faire partir le sang et la rangea dans son fourreau. Puis, levant la main gauche verticalement devant lui, il adressa une prière à Elbereth, la déesse des étoiles. Au dessus de la tête du voleur, deux lames de lumière naquirent rapidement. "Infortuné qui a dû croiser mon chemin, que ton âme repose en paix". Le reptilien ouvrit la bouche, mais les deux lames avaient déjà pénéteré son corps. Il s'écroula sur le sentier, son sang se déversant sur les pavés couleur de crème.
Adressant un denier regard au cadavre sanguinolant, Altaïr reprit son chemin. Quittant alors la forêt, il arriva dans une clairière où le chaud soleil de fin de matinée rayonnait gaiement. Marchant à travers les herbes hautes, Altaïr trébucha:" Aïeuh! Qui a laisser trainer une queue de serpent géant dans l'herbe? Heu, une queue de serpent géant??" Le grand reptile, furieux d'avoir été réveillé, leva son énorme tête, faisant siffler sa langue fourchue entre ses crocs envenimés.
"Décidément, ce n'est pas mon jour avec les reptiles", dit le prètre un air ironique dans la voix. Sortant son sabre, il évita de justesse la grande guele du reptile, qui se referma sur du vide. A voir le manque d'habileté, l'adversaire devait être jeune, surement un adolescent venant de se débarasser de sa dernière mue. Mais pas le temps de penser à cela. Déjà le serpent repassait à l'attaque. Saisissant sa chance, Altaïr bondit sur l'énorme tête et plngea son sabre entre les deux yeux du pauvre animal qui se contorsionna pour se débarraser de ce parasyte. Altaïr, accroché à son sabre, le fit tourner dans sa main afin d'infliger le plus de dégats au cerveau du serpent. Petit à petit, l'adversaire se débattit moins, puis finalement, il tomba dans un nuage de pussière dans les herbes dorées par le soleil. Altaïr jura, il était à peine midi et il était déja fatigué et couvert de sang.... Il fut très heureux quand au loin il aperçut la petite bourgade qu'il devait atteindre. Frappant à la porte de Gwenaelle, il lui remit la lettre. Bien accueilli, il eut droit à une tisane à la menthe et aux orties ainsi qu'à des ptits gateaux secs. Ne voulant pas s'imposer, le prètre finit sa tasse et repartit. Alors qu'il refermait la porte, il entendit un cri de rage émanant de l'intérieur de la maison. La lettre ne devait pas contenir de très bonnes nouvelles..